Inventaire des stocks de carbone dans les milieux humides : projet et objectifs

L’équipe en milieux naturels du CRE a été mandatée pour effectuer des inventaires carbone des milieux humides de la Capitale-Nationale, afin d’alimenter une base de données et des réflexions qui permettront au laboratoire C-PALEO à l’UQAM de réaliser une première cartographie détaillée des stocks carbone des milieux humides de nos régions. Octroyé par le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), ce mandat est partagé par les CRE, qui participent à ce mouvement visant à mesurer la contribution des milieux humides pour lutter contre les changements climatiques et atténuer l’effet de serre.


Milieux humides et gaz à effet de serre : quel est le lien?

La valeur du projet réside dans la capacité à mesurer les services écosystémiques rendus par nos milieux humides : certains d’entre eux représentent des puits de carbone. Un puits de carbone implique une décomposition plus lente de la matière organique qui s’y accumule, permettant de stocker (ou séquestrer) une grande quantité de gaz à effet de serre (CO2), qui est alors empêchée d’être libérée dans l’atmosphère. Les tourbières, par exemple, sont un type de milieu humide jouant un rôle plus important pour cette fonction écologique.

Les milieux humides séquestrant du carbone jouent ainsi un grand rôle dans la lutte contre les changements climatiques.


Pierre-luc, agent de terrain au cre, mesure la profondeur de la matière organique au sol.

Appel aux propriétaires de la Capitale-Nationale : nous avons besoin de vous!

Nous recrutons actuellement des propriétaires qui possèdent un terrain avec milieu humide. L’inventaire gratuit qui sera effectué sur votre terrain permettra de récolter des données pour la recherche sur le stockage de carbone effectuée par les nombreux milieux humides de notre région, qui permettent de préserver la qualité de l’air, au grand bénéfice de tous!

Soyez rassurés : la collecte de données pour l’inventaire se fera sans altération quelconque de votre terrain, c’est-à-dire que notre équipe n’installera pas d’équipements et aucune coupe d’arbres ne sera effectuée : nous désirons effectuer l’inventaire dans le respect absolu du milieu humide inventorié et de votre propriété!

Contactez Emmy Anctil, chargée de projet en milieux naturels, pour plus d’informations ou simplement pour discuter des milieux humides présents sur votre terrain :

courriel : emmy.anctil@cre-capitale.org

téléphone : (418) 524-7113 # 3130


Plus de détails concernant le projet

Consultez le dépliant explicatif élaboré par le Ministère, dans le cadre du Plan pour une économie verte, qui fournit plus de détails sur :

  1. Les types de milieux humides qu’on peut retrouver sur son terrain, ainsi que le rôle de réservoir de carbone de ceux-ci expliqué;

  2. Le déroulement de l’inventaire de 30 minutes, qui comprend une collecte de données sur la végétation, les sols et leurs profondeurs, ainsi que les dimensions des arbres et arbustes présents sur votre terrain.

 

Vous avez un milieu humide sur votre terrain?

Contactez notre chargée de projet, afin de voir les possibilités qui s’offrent à vous pour participer au projet.

Emmy Anctil
Chargée de projet en milieux naturels
emmy.anctil@cre-capitale.org

(418) 524-7113 # 3130


Qu’est-ce qu’un milieu humide?

Sur notre planète, il existe deux grands milieux : le milieu terrestre et le milieu aquatique. Les milieux humides s’avèrent être un compromis entre les deux. C’est ce qui explique toute leur richesse et toute leur importance.

Les milieux humides sont des écosystèmes très diversifiés et des plus productifs. Ils constituent un habitat très recherché par une multitude d’espèces animales et végétales. Une grande quantité d’animaux naissent, vivent ou se reproduisent dans un milieu humide. Ils utilisent un grand nombre de ses ressources, allant de la nourriture jusqu’aux matériaux de construction pour leur nid, abri ou tanière. De la grenouille au castor, du grand héron à la libellule, des quenouilles aux orchidées, les milieux humides foisonnent de vie !

Les types de milieux humides

Parfois herbeux, parfois boisés, ces milieux revêtent des aspects si différents qu’on a peine à les reconnaître. On regroupe ces habitats en quatre grands types : l’étang, la tourbière, le marais et le marécage.

  1. L’ÉTANG : surface de terrain recouverte d’eau, dont le niveau en étiage est inférieur à 2 m, et qui présente, le cas échéant, une végétation composée de plantes flottantes ou submergées et de plantes émergentes dont le couvert fait moins de 25 % de la superficie de l’étang; n’est toutefois pas visé un étang de pêche commercial ni un étang d’élevage d’organismes aquatiques;

  2. LA TOURBIÈRE : surface de terrain recouverte de tourbe, résultant de l’accumulation de matière organique partiellement décomposée, laquelle atteint une épaisseur minimale de 30 cm, dont la nappe phréatique est habituellement au même niveau que le sol ou près de sa surface;

  3. LE MARAIS : surface de terrain inondée de façon permanente ou temporaire et dominée par une végétation herbacée croissant sur un sol minéral ou organique et comportant, le cas échéant, des arbustes et des arbres sur moins de 25 % de sa superficie;

  4. LE MARÉCAGE : surface de terrain soumise à des inondations saisonnières ou caractérisée par un sol saturé en eau de façon permanente ou temporaire et comportant une végétation ligneuse, arbustive ou arborescente croissant sur un sol minéral couvrant plus de 25 % de sa superficie.

source : Guide Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional, 2021


À quoi servent les milieux humides?

Les milieux humides assurent plusieurs rôles profitables tant pour la qualité de vie des êtres humains que pour celle des animaux et des plantes qui y vivent. Ils sont à la fois régulateur, barrière, filtre et abri.

RÉGULATEUR : Les milieux humides agissent comme des éponges géantes qui retiennent l’eau lors de fortes pluies ou de la fonte des neiges et qui la libèrent lentement lors de la saison sèche. C’est en grande partie grâce à ce mécanisme que les dommages liés aux inondations sont limités et que les cultures résistent aux sécheresses.

BARRIÈRE : En plus de fixer les sols, la végétation présente dans les milieux humides ralentit le débit des eaux de surface et diminue l’érosion des berges quand le niveau d’eau est élevé.

FILTRE : Les milieux humides agissent comme des usines d’épuration des eaux usées. La végétation filtre l’eau des lacs et des rivières et retient les sédiments en suspension, ce qui améliore la limpidité de l’eau. D’autres plantes emmagasinent des polluants, comme le mercure, les phosphates ou l’azote, purifiant ainsi nos eaux usées.

ABRI : L’abri offert par le couvert végétal et la nourriture abondante et variée des milieux humides en font un lieu idéal dont plusieurs espèces animales et végétales dépendent. Les oiseaux en migration y font des haltes pour se refaire des forces avant de poursuivre leur voyage, alors que les poissons en font leur site de fraie et d’alevinage. Plusieurs espèces d’amphibiens comme les grenouilles ou les salamandres dépendent aussi des milieux humides pour leur survie.


Ce projet est financé par le gouvernement du Québec dans la cadre du Plan pour une économie verte 2030, découlant du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC).

 

En collaboration avec le laboratoire C-PALEO de l’UQAM